Qu’est-ce que le design fiction ? Définition simple et détaillée

QU’EST-CE QUE LA DESIGN-FICTION ?

Alliant prospective, design et imagination, le design fiction est une pratique nommée pour la première fois par Bruce Sterling dans les années 2000.

Il est une forme de design qui prend souvent la forme d’histoires imaginant des futurs possibles afin de générer des idées et de se questionner sur des actions à mettre en place dans le présent. Le but de cette méthode prospective est de créer de l’empathie entre les gens et de les inciter à agir.

Le design fiction, parfois appelé design spéculatif, est un outil efficace pour transmettre des idées et des concepts de manière convaincante. Il peut être utilisé dans le marketing, la publicité, le développement de produits et même l’éducation. L’idée de cette démarche est de mettre la créativité au service de l’innovation.

Le concept de design fiction a été introduit pour la première fois par le designer allemand Bruno Munari dans son livre de 1958 « Fiction & Science Fiction ». Avec son co-auteur Piero Manzoni, il a écrit sur ce qu’ils ont appelé « un nouveau genre de littérature » qui relierait la science-fiction et la fantaisie. Ils ont été inspirés par les œuvres de Jules Verne et HG Wells ainsi que d’autres auteurs européens, dont Edgar Allan Poe, André Gide, Robert Louis Stevenson.

Les CARACTÉRISTIQUES du design-fiction

Le design fiction est un type de travail spéculatif qui s’appuie sur de nouvelles interprétations idiosyncrasiques des tendances émergentes de la société. Il explore de nouvelles façons d’utiliser la technologie à l’avenir, ainsi que la façon dont la culture pourrait changer.

C’est ainsi que la pratique vise à nous interroger en secouant le statu quo et en questionnant nos normes, notre éthique et nos valeurs.

L’œuvre de Fabien Girardin est considérée comme la preuve d’un agenda affectif dans la conception spéculative de la fiction. Co-fondateur de Near Future Laboratory, les fictions de Fabien tendent à s’éloigner des visions manichéennes du futur (utopie ou dystopie) et explorent les zones d’ombre.

L’écriture de l’IA aide à offrir une perspective différente sur l’avenir. Il vous permet de voir différentes possibilités, de donner des descriptions uniques de l’avenir et de discuter des manières dont les choses seraient différentes plutôt que de surveiller des types d’avenir similaires comme la dystopie ou l’utopie.

Pour en découvrir plus sur le design fiction, on vous recommande de lire Step Back, le livre écrit par la cofondatrice de l’agence, Léa Scher. Vous pouvez le commander directement sur Amazon.

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Méthodologie et Processus

Le design fiction est une pratique ouverte et évolutive, que les praticiens gardent généralement pour eux. Cependant, certaines méthodes courantes peuvent être trouvées dans cette pratique.

LES QUESTIONS « ET SI… ? »

Le design fiction est souvent basé sur la question « et si? », ce qui lui permet de réfléchir à ce qui pourrait arriver dans le futur.

Pour écrire une bonne science-fiction, vous devez utiliser le format interrogatif et vous concentrer sur l’exploration des tendances et des points de friction. Si vous pouvez créer un univers fictif qui se déroule dans un futur proche alternatif, alors vous avez bien fait votre travail.

LES PROTOTYPES DIÉGÉTIQUES

Le scénario spéculatif et l’univers dans lequel il se déroule sont rendus tangibles grâce aux outils et méthodes de conception qui permettent aux créateurs de concevoir ce que David A. a fait.

Kirby est crédité comme le premier à appeler des « prototypes diégétiques ». Une diégétique désigne les attributs narratifs du prototype, sa capacité à « raconter un monde » tout en laissant place à l’imaginaire du spectateur.

Julian Bleecker est un designer de recherche à Yale, qui croit que les objets de fiction design sont des totems à travers lesquels une histoire plus longue peut être racontée, imaginée ou exprimée. Ils sont comme des artefacts d’un autre endroit, nous racontant des histoires d’autres mondes.

LA GÉNÉRATION DE DISCUSSIONS ET DE DÉBATS

Le design fiction peut être popularisé dans divers contextes, selon le public visé. Il s’agit notamment de plateformes de partage de vidéos en ligne, de réseaux sociaux, de sites Web dédiés, de galeries et de musées. Si ces objets sont rendus publics sans leur caractère fictif, ils peuvent apparaître comme artificiels à certains publics.

Le projet 99¢ FUTURES de l’Extrapolation Factory a pu montrer qu’il était possible de stimuler le débat et la discussion en dehors des objectifs institutionnels, en profitant de ce que les chercheurs appellent « l’espace de ré-imagination ».

Le studio avait exposé ses artefacts dans les rayons d’un magasin, parmi des produits de consommations « réels », suscitant ainsi des discussions parmi les clients tombés sur ces fragments de futur.

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En savoir plus

Dans le monde de l’entreprise, le design fiction est principalement utilisé pour stimuler l’innovation. Sans faire de prédiction, cette méthode créative permet de s’interroger sur ce que l’on souhaite pour l’entreprise de demain et de se questionner sur les décisions à prendre aujourd’hui.

Ce processus d’innovation est certes très ancré dans le futur, mais son objectif est bel et bien d’agir et de renforcer la stratégie d’entreprise dans le présent. Ce processus de réflexion prospective doit se traduire par des actions concrètes permettant de résoudre des problèmes, de structurer de nouveaux projets innovants et, à terme, de maintenir la compétitivité d’une entreprise.

Permettant de créer le débat et la spéculation, le design fiction est aujourd’hui de plus en plus utilisé par les entreprises car c’est un réel outil de projection, d’expérimentation, de prise de décision et de mise en place d’actions pour les entreprises.

Cette technique permet ainsi à une entreprise innovante d’imaginer des futurs possibles, et leurs conséquences, d’explorer les implications des nouvelles technologies ou de changements sociaux, toujours en se penchant sur les signaux faibles déjà observables dans le présent.

Concrètement, le design fiction permet de répondre à plusieurs questions, par exemple :

Est-il possible de déceler une nouvelle technologie, un phénomène social ou une idée innovante qui sera à même de transformer le marché à moyen – long terme, autrement dit un signal faible actuel ?
À quoi ressemblerait notre société si ce changement avait bien lieu ?
Quels besoins cette évolution pourrait amener ?
Comment l’entreprise pourrait-elle s’adapter, se renouveler pour répondre à ces nouveaux besoins ?

Avoir cette vision prospective facilite l’anticipation des besoins futurs. N’importe quelle entreprise, quels que soient sa taille ou son secteur d’activité, peut utiliser le design fiction pour se projeter et faire émerger des idées : nouvelles technologies, santé et sécurité, ingénierie, loisirs-créatifs, culture, tourisme, startups du numérique, collectivités territoriales, etc.

Cette stratégie d’innovation collaborative a plusieurs atouts :

Le design fiction permet d’envisager différents scénarios, de ne pas se limiter à une seule possibilité. Il permet ainsi d’élargir le champ des possibles et d’anticiper plusieurs futurs éventuels.
Les scénarios prospectifs permettent d’aborder les sujets et les problématiques sous un nouvel angle. Libérés des contraintes habituelles des réflexions stratégiques, les collaborateurs sont plus créatifs.
En boostant ainsi l’imagination, cet exercice innovant permet d’explorer de nouvelles pistes, de développer de nouvelles idées, de générer l’action.
Le design fiction aide à se poser les bonnes questions et à déverrouiller de possibles résistances au changement. C’est un outil au service du brainstorming et du débat pour questionner le présent, imaginer et construire le futur.
En utilisant des éléments de storytelling, cette approche rend les situations imaginées suffisamment réelles et touchantes pour générer des débats productifs.
Il s’agit d’une démarche collaborative qui fait travailler l’intelligence collective pour accompagner la transformation des entreprises et des collaborateurs
Orienté à plus long terme, il s’agit d’un outil complémentaire au design thinking.

Afin de profiter au mieux des bénéfices d’un projet de design fiction, il est préférable de définir un futur suffisamment proche pour que les participants puissent se projeter facilement. Il faut également garder à l’esprit que cette méthode est centrée sur l’humain et que son objectif est toujours d’innover au service de ce dernier.

Le design fiction peut être un puissant outil au service de l’innovation. Mais il faut bien être conscient que cette réflexion créative n’a en aucun cas vocation à fournir une prévision exacte du futur. Affirmer le contraire pourrait être contre-productif.

La fiction est, par définition, une construction subjective. Le regard porté sur un sujet ou une problématique est rarement neutre. En conséquence, la trame fictionnelle proposée de manière collective sera forcément influencée par le vécu, le point de vue, les valeurs de chacun. Ce processus d’innovation doit donc toujours être basé sur des éléments concrets, sur des signaux faibles observés dans le présent qui pourront potentiellement se développer à moyen et long terme.

Le design fiction est souvent proposé sous forme d’atelier ou de débat spéculatif de manière participative et collective. Le déroulement peut varier d’un atelier à l’autre selon les besoins et les sujets traités, mais de manière générale il est nécessaire de poser un cadre de réflexion avant de faire appel à l’imagination et de passer à la phase d’idéation. En effet, le design fiction met la créativité et l’imagination au premier plan, en allant au-delà des probabilités et en essayant de dessiner des futurs possibles, mais la méthodologie doit rester pragmatique.

Pour expérimenter ces possibles futurs et envisager le présent autrement, plusieurs leviers sont utilisés en design fiction, comme le backcasting, le prototypage de nouvelles idées, etc. Un atelier de design fiction se termine en général par la création d’un ou plusieurs prototype(s) dont la viabilité au sein du marché imaginé doit être analysée.

Ces prototypes peuvent se présenter sous plusieurs formes : applications digitales, films, jeu vidéo, maquettes papier, etc. Ils doivent permettre de matérialiser une situation, d’aborder des sujets complexes tout en restant réalistes, puisque leur faisabilité technique, leur modèle économique, etc. doivent ensuite faire l’objet d’une étude et d’une analyse stratégique.

Un projet de design fiction peut se réaliser en quelques heures ou sur une ou deux journées en fonction des objectifs fixés.

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